Portrait

Témoignage
ASMA Rachid
58 ans
Chauffeur Routier
depuis plus de 30 ans
Elu Meilleur chauffeur BL en 2019

J’ai commencé ce métier en 1989, ma famille qui tenait un commerce avait acheté des camions, c’est suite à ça que j’avais postulé puis été sélectionné comme sous-traitant auprès de la société du métro d’Alger, et depuis, à mon compte ou pour le profit d’entreprises, je n’ai jamais arrêté de sillonner les routes.

A mes yeux, ce métier est formidable pour celui qui sait tirer profit de son expérience, il lui permet de voyager, de découvrir les différentes facettes du pays, les paysages, particularités et cultures des différentes régions, pour moi c’est une forme de tourisme. Il a aussi son lot de surprises et difficultés, lorsque vous êtes routier vous êtes exposé fréquemment un fort stress, aux dangers de la route tels que les accidents et ceux l’insécurité, tels que les vols, surtout devant le manque de relais sécurisés.

Par le passé, la pénibilité et le stress provenaient essentiellement de l’état des camions, les routes étaient moins chargées, aujourd’hui les camions sont confortables, prestigieux et la technologie contribue à réduire la pénibilité, par contre les routes deviennent de plus en plus chargées et la concurrence nombreuse, les principales sources de stress sont surtout, l‘état délabré des routes et les bouchons, puis il y’a les lenteurs aux contrôles et tout ce qui peut nous retarder, les programmateurs sont toujours là, à nous mettre la pression et à insister sur le respect des délais, heureusement qu’il Ya une bonne relation et entente entre nous, et puis il y’a aussi la pression provenant des clients et de leurs employés.

Face au stress, le meilleur conseil est d’être organisé et prévoyant, commencer tôt sa journée et prendre ses marges, projeter mentalement l’itinéraire et bien planifier ses arrêts et escale à l’avance, bien manger et surtout se reposer, ne surtout pas veiller, se reposer à chaque fois que c’est possible est le meilleur conseil.

Sur la route, la négligence et la vitesse sont les ennemis du chauffeur routier. Un bon routier, doit constamment rester éveillé, maitriser tout ce qui se passe autour de son camion, l’usage des rétroviseurs est primordial, quant à la vitesse il ne doit pas l’appliquer, un mauvais chauffeur est celui qui pratique la vitesse particulièrement sur les descentes.

Chez le client, le chauffeur est l’ambassadeur de l’entreprise, il doit être présentable, respectueux et gentil, il doit gagner les gens par sa souplesse, il ne doit jamais être nerveux car ce n’est pas dans son intérêt.

Ce qui me marque le plus pendant mes sorties, est le nombre important d’accidents que l’on rencontre sur la route, les gens devraient faire plus attention et respecter les règles de conduite.

Au début de la crise, nous avons rencontrés plusieurs obstacles. Mes premières missions sur BLIDA étaient vraiment difficiles, il fallait se renseigner sur les routes et les horaires d’accès, appliquer les protocoles de santé, …il fallait s’adapter constamment, lorsque le confinement s’est généralisé, c’est devenu encore plus dur, les endroits habituels de restauration, de repos et de service étaient tous fermées, c’est vraiment difficile lorsqu’on fait des missions lointaines, nous les avons accompli et sommes fiers de le faire grâce aux bon climat régnant dans l’entreprise